mercredi 28 octobre 2020

Hommage et souvenir

 Pour une fois fois je vais me servir de ce blog pour rendre un petit hommage, et faire une entorse à l'habitude nombriliste que nous avons tous à étaler nos exploits ou ce que nous croyons l’être sur le NET. Nous venons de perdre un grand MONSIEUR en la personne de Jean Oscaby. Maintenant je vais parler comme si je m'adressais à lui. Dans l'absolu, rien a voir avec le VTT me dirons certain, mais si, justement, en fait, tu as été un des premiers, sinon le premier à proposer à Pau et peut être bien plus loin, et ça au début des années 80, en parallèle avec ton activité de location de ski, un service de location de VTT. Tu as permis ainsi à beaucoup de goûter aux plaisirs de cette activité, vu l'explosion de la chose, tu fus sans doute là aussi un visionnaire. Pour le reste, je voudrais citer une petite anecdote, la première fois que je suis allé grimper aux Terradets, c’était avec toi. J'étais passé un samedi après midi au magasin rue Joffre, et tu m'avais proposé la sortie. Je me souviens très bien, c’était au mois de novembre en 1981, sur la route aux alentours de Saint Béat, tu conduisais, nuit noire, un mur de brouillard devant nous, tu roulais à 90. Avec n'importe qui d'autre j'aurais sauté du véhicule, avec toi aucun souci, je pensais que si tu le faisais c'est qu'il ne pouvait rien nous arriver. C'est une des choses que tu savais transmettre, la confiance! Je me souviens aussi de nos fermetures du magasin rue Joffre, et quand nous allions boire un "pot" à la Reine Margot ensemble, là tu nous racontais ton ski dans les Dolomites que tu aimais tant, tes virées à Chamonix, tes courses en montagne avec tes copains, tes projets pour le magasin, enfin la vie quoi. Je me rappelle aussi de ton classeur avec les topos espagnols que nous venions consulter, parce que introuvables ailleurs à l’époque ou notre activité l'escalade en l'occurrence était encore confidentielle. Ta boutique, bien plus qu'un lieu de commerce était un lieu de rencontre, et tu devais aimer ça. Bon, c'est vrai que les jours de pluie et que nous étions trop nombreux à "glandouiller" à tourner en rond, et que toi t'avais du boulot tu nous demandais d'aller prendre un peu l'air, on y était tellement bien chez toi que parfois on s'incrustait un peu de trop. Je me souviens aussi de ta générosité, quand nous venions en fin de mois prendre une corde ou autre chose, que nous la faisions marquer sur ton grand livre fait pour ça et que nous venions la payer le mois suivant quand nos finances étaient remontées. C'est toi m'as  donné sans doute le plus avec d'autres aussi au delà de tout ça le gout de l'Espagne que tu aimais tellement, ce n'est sans doute pas un hasard que tu nous ais quitté en terre ibérique, le gout des sierras, du calcaire espagnol, des soirées à manger du jambon de Teruel et à boire du Somontano, de cette douceur de vivre qui règne là bas, pour preuve une des dernières fois ou je t'es vu, c’était à Jaca. J’étais là avec Anne, ma compagne, toi tu passais une soirée avec des amis pour ton boulot, comme d'habitude tu avais pris le temps pour parler un moment avec moi, peut être comme un pressentiment, tu ne laissais jamais passer l'occasion de partager un instant avec quelqu'un de peur qu'il ne soit à jamais perdu. Pour ma part, j'ai été moins constant je dois te l'avouer, lors d'une autre rencontre tu m'avais invité à te rendre visite si je passais pas loin de chez toi dans la vallée. Au cour d'une de mes ballades en vélo je suis passé pas loin, le projet était dans ma tète , et de plus j'y tenais beaucoup, mais pour je ne sais quelle raison stupide, je n'ai pas fait le détour, en me disant, comme toujours "une autre fois", ou bien " on à le temps". Hélas non, le temps, on ne l'a pas, il nous dévore, et la faucheuse frappe même ceux que l'on croyait intouchables, et de ceux là tu en faisais partie. Que je m'en veux de na pas avoir pris ce temps maintenant!  Tu vas rejoindre la liste douloureusement longue de tous les autres à qui je pense au moins une fois par jour, Bunny, Michel, Yves, Hubert, Jean-Marie, pardons à tout ceux que j'oubli... Faites gaffe si vous faites du "bloc", de là ou vous êtes maintenant, vous risquez de tomber de haut, remarque, ça vous est égal maintenant que vous avez des ailes. Merci pour tout ce que tu nous as donné, pour ta générosité, ton charisme, ta gentillesse, ton sens de l'amitié, tes coups de gueule aussi parfois. Tu nous as quitté peut être au bon moment, te connaissant un peu, va savoir si tu te l'ais pas calculé, comme un pied de nez au virus, toi qui ne tenais pas en place, les confinements, ce devait pas être ton truc, alors que comme tu as toujours vécu, toi tu es libre maintenant. Tu semblais "inoxydable", tu es quand même parti. Bonne route Jean, on t'aime! Ça m'a fait du bien de parler de toi.

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