jeudi 16 décembre 2021

Petite boucle enneigée à Jaca

 

J'ai déjà parlé de la Jaca moderne,il faudrait revenir un peu au Jaca historique. On sait sûrement grâce à certains vestiges que cette haute vallée de l'Aragon est peuplée depuis fort longtemps, il reste plus haut,au dessus de Villanua un dolmen, dit le « Dolmen de Letranz ». Il est fort probable que le site de Jaca était peuplé depuis cette période. On sait aussi de source sure qu'à l'époque pré-romaine les lieux était habités par les « Jacétani » un peuple protohistorique. On leur doit d'ailleurs le non de la région, « La comerca de Jacetania ». De plus sans doute,bien avant la période romaine, le passage du Somport a été une voie de communication essentielle pour les pasteurs et autres usagers (voir: https://books.openedition.org/cvz/2467?lang=fr). Plus tard en -195, la ville fut vaincu par « Caton l'Ancien », et en l'an 19, la ville fut incorporée à l'empire romain. On trouve en pourtour de la citée, au Sud, des ruines de cette époque, ainsi que les restes d'une voie romaine partant vers le col de « Oroel ».


 

De plus lors de récents travaux d’aménagement de la ville, les restes d'une chaussée de cette époque ont été mise à jour (voir: https://www.heraldo.es/noticias/aragon/huesca/2019/09/26/aparece-una-calzada-romana-del-siglo-i-en-las-obras-de-unas-calles-de-jaca-1335660.html . La ville bénéficiant de la proximité de l'importante voie de passage du Somport, et carrefour obligé entre la France, la Navarre, le Serrablo, et le Sobrabe, fut prospère jusqu'au IIIème siècle, elle déclina à cause de l’insécurité plus tard. Ensuite elle fut la première capitale du royaume d'Aragon. Ramiro 1er d'Aragon, fils du roi Sanche III de Navarre, hérita du comté de Jaca, puis des comtés de Sobrabe et de Ribagorce, et prit le titre de roi d'Aragon en 1038.

Ramiro 1er

 

 Grâce à des jeux d'alliances et des mariages, les monarques aragonais créèrent des liens avec les seigneurs du Nord de la chaîne pyrénéenne. Ainsi fort de leurs appuis, et donc avec l'aide des monarques du Nord; la « Reconquista » partit de cette région. C'est aussi à cette période que fut construite la cathédrale "San Pedro", un des joyaux de l'art roman aragonais et son cloitre maintenant devenu musée renferme des trésors de cette époque témoins du passé. A la fin du Moyen Age la ville déclina, victime d’incendies et d’épidémies en particulier la peste noire qui décima un tiers de la population européenne ( voir : https://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_1938_num_17_1_1240). Au XVIème siècle, la citadelle fut construite, pour se protéger des attaques françaises. Au XVIIème siècle une nouvelle épidémie de peste ravagea la région, et environ plus de 40% de la population fut éliminée ( peut être une explication sur la rigueur qu' appliquent ici les gens à respecter les gestes barrières face au Covid19, mémoire collective sans doute). Lors de la guerre d'indépendance espagnole, elle fut occupée pendant 4 ans par les troupes françaises. Au début du XXème siècle, la ville connut un réveil démographique et urbain avec la destruction des murailles médiévales (dommage peut-être) et l'arrivée du chemin de fer. En 1930, le capitaine Firmin Galàn lança un soulèvement en voulant proclamer la république. Il était malheureusement pour lui en avance sur les évènements, il fut arrêté et fusillé. Il devint un martyr de la république proclamée quelques mois plus tard.

Partis pour faire la boucle n°6 des itinéraires Jaca Bikeland ( https://jacapirineosbikeland.com/ ), les conditions d’enneigement, nous ont fait rabattre sur la boucle n°7 par peur de trouver un niveau neigeux trop conséquent dans la descente en versant Nord depuis Bergosa. Nous sommes partis du parking de tourisme au Nord de la citadelle, idéal pour se garer. On y accède en venant de France en empruntant la rue centrale, puis en tournant à droite la "Callé del Monte Albarin", après le rond-point le parking est en face. Nous sommes partis par la "callé del Pico Collorada" pour rejoindre la route partant vers la France(km 0.7) au niveau de l’École Militaire de Haute Montagne.on la suit pour prendre à droite la "callé Favorita"(km 1.1) et rejoindre en suivant le fléchage, passer deux ronds points, le centre commercial. On le laisse à droite(km 2.7) pour suivre une piste d'abord, tout droit, puis elle serpente pour rejoindre l'asphalte(km 4.8) conduisant à Ipas. On traverse le village(km 5.2) pour rejoindre la piste(km 5.4)  montant vers "La Peña de Castillon". On rejoint par une piste raide, avec parfois de forts pourcentages, et aujourd'hui des plaques de neige, un vague col à la cote 1225(km 7.5), carrefour de piste. Nous aurions dû partir par la piste plein Nord rejoignant Bergosa, mais vu les conditions, nous avons décidé de suivre l’itinéraire n°7 par un sentier partant vers l'Ouest vers la "Selva de Jaca". Au début enneigé, il devient très vite roulable, et de plus très roulant. Très agréable moment sur ce monotrace, on le suit sans ce poser de questions, en admirant le travail des sangliers, très actifs dans la région. On rejoint ainsi la route repartant vers la France(km 11.7). On la suit vers Jaca pour rejoindre très vite le pont de "Las Grallas"(km 11.9). On suit à droite la piste en poursuivant les boucles n°4, 5, 7. Au troisième virage(km 13.8), on laissera partir l'originale de cette dernière à droite, pour en suivre la partie terminale conduisant à la sortie de la conduite forcée de la centrale électrique. Juste avant cet endroit, on trouve à gauche l'amorce d'un monotrace(km 14.4), un peu acrobatique au début (j'ai subi), puis très roulant et ludique. on rejoint la route(km 15,4) menant à la centrale. On la suit vers la droite, on évite l'ouvrage hydroélectrique par la droite, pour suivre un sentier très amusant, et aménagé conduisant à la route(km 16.8) menant à Asiéso. On monte vers le village et au dernier virage(km 17.3) avant agglomération, on suit une sente à gauche très boueuse ce jour ci vers la fin, qui nous conduit au très joli pont de San Miguel (évident). Après le pont on rejoint Jaca par le goudron et le parking en suivant le fléchage.

Fait le: 16/12/2021

Dénivelé: 692  mètres 

Distance: 21  kilomètres

Niveau bat restante: 35% (environ) 

Trace: https://www.vtopo.fr/pages/itineraire/petite-boucle-enneigee-a-jaca



 
Neige au carrefour de pistes

Peña de Oroel et neige




Sortie d'Ipas

 



 

Le beau monotrace de la première descente



Neige

Encore neige



 

Deuxième descente



Pont de San Miguel

 

 

samedi 20 novembre 2021

Ordiarp. Chapelle Saint Antoine. Chapelle Saint Grégoire. Ordiarp

 Avant ou après la balade, le site fortifié de Mauléon-Licharre mérite une visite. Datant du XIIème siècle, le château fort de Mauléon à quelques kilomètres du Béarn, de la Navarre et de l'Espagne, fort de sa situation, s'est très vite révélé être un site d'une extrême importance d'un point de vue stratégique.Le vieux château de Mauléon a d'abord au XIe siècle, alors qu'est formée la vicomté de Soule, été une motte castrale érigée sur une butte, simplement composée d'une tour de bois, flanquée d'une basse-cour, le tout étant protégé par une palissade ceinturée d'un fossé.  Dressé sur une colline avançant comme un balcon sur la vallée du Saison et bénéficiant dès le XIIIème siècle d'une bastide, on le considérait au XVème siècle comme "le plus fort castel de Guyenne assis sur son moult haut roc". Il fut entre autre d'une importance capitale durant la guerre de cent ans. En 1261, le roi d'Angleterre Henri III, qui a en Soule le titre de vicomte, décide de faire représenter son autorité, notamment militaire, au moyen d'un capitaine-châtelain, rémunéré par ses soins.



 

 Entre 1272 et 1287 soucieux de la qualité de ses places fortes, Édouard 1er impose des réparations et un renforcement des fortifications du château, travaux poursuivis en 1319 et 1374 sur décision des capitaines-châtelains. Il reste peu de chose du château médiéval, celui ci ayant été détruit sur l'ordre de Louis XIII. Ainsi du donjon médiéval, il ne reste que les ruines quasi arasées. Il fut partiellement reconstruit au en 1648, et servi de prison sous la Révolution Française. A l'intérieur, une scénographie retrace son histoire bien tumultueuse et des jeux en bois sont à disposition pour les enfants. Point de vue incontournable sur Mauléon, la vallée du gave et les Pyrénées, il domine la ville haute avec sa halle et ses maisons du style bastide.





Très belle boucle en Soule, sur les hauteurs de Mauleon-Licharre, qui mérite d’être vraiment parcourue. Au départ du très joli petit village d'Ordiarp. On laissera le véhicule sur la place au bord du cours d'eau, à coté du fronton et de l'église, reliée à cet endroit par un joli pont. On remarquera en parallèle du pont un gué fait en gros blocs de pierre, comme souvent au Pays-Basque. Du village on suivra intégralement le GR78 (quelques passages boueux) jusqu'au pied du dernier raidillon sous la première chapelle aux alentours du col d' Ehüsa. Pour ça on laissera filer tout droit la variante du GR78 au lieu dit Organbidea (km1.9). On arrivera à la chapelle (km8.3) par une belle piste caillouteuse, attention, plein les yeux magnifique panorama sur le plaine d'un coté et de l'autre les Pyrénées du Pic du Midi de Bigorre à l'Anie, en passant par les Gabizos, le Balaïtous, le Palas, le Ger, l'Ossau, et j'en passe... De la chapelle on commencera la descente, non pas par la piste, mais un joli monotrace qui rejoint cette dernière, en visant une croix sur la crête, passage amusant et peu difficile. La piste rejointe(km9.3), on la quittera à nouveau pour rouler sur une sente herbeuse afin d'éviter un lacet. On rejoint à nouveau la piste(km 9.7) que l'on suivra jusqu'au col d'Osquich(km 10.9). De là on suit l'asphalte en direction de Mauléon-Licharre, jusqu'à la cote 414. Ici on suivra une petite route(km13.1) en laissant partir la principale à droite. Au point haut on prendra une piste à droite(km13.3), magnifiques points de vue sur la plaine. On rejoint à nouveau l'asphalte(km14.3) pour une descente jusqu’à un carrefour, croix basque et indicatif "Pagolle", après quelques lacets.  On prendra une piste à droite(km14.8) en franchissant un portail métallique, on la suit jusqu'à retrouver le goudron au point coté 237(km17.2). On suivra la route à droite, raidillon, puis à un autre carrefour on prendra à droite le chemin de la chapelle Saint Grégoire(km18.3). Attention raide, en haut la chapelle(km19). On contourne l'enclos par la droite pour trouver une descente raide aussi, mais très roulante en terre, pour rejoindre un col coté 360, abreuvoirs(km19.4). On suivra à gauche un sentier de randonnée balisé avec des marques jaunes plus ou moins effacées. Au plus évident, il nous ramène à la route remontant à Musculdy(km22.5). On la traverse, et après un petit gauche/droite on retrouve la route qui nous ramène au parking.

Fait le: 19/11/2021

Dénivelé: 850 mètres

Distance:23,5 kilomètres

Niveau bat restante: 22% 

Trace: https://fr.wikiloc.com/itineraires-vtt/ordiarp-89195885


 


Ordiarp, le pont et le gué.





La chapelle Saint Antoine

L'Anie et l'Ossau qui pointe ses dents

La plaine

Presque au sommet

La belle piste grimpant à la chapelle versant Sud







Les Pyrénées depuis le sommet



Vers le col d'Ehüsa

C'est là haut qu'il faut monter

Quelques passages boueux

En montant piste sur le versant Nord de l'Elaudi.