samedi 14 août 2021

Ibantelli

 Chez nous dans le Sud-Ouest, il est une tradition bien implantée pour une certaine frange de la population, les chasseurs, c'est la saison de la chasse à la palombe. Elle fût à une certaine époque, pas si lointaine que ça, le cauchemar des contrôleurs de la CPAM. En effet, à cette période, les arrêts maladie pleuvaient. La semaine de 35 heures, et le bénéfice des RTT, ont sensiblement arrangé la situation. Il reste la promesse des vacances au bord de la mer des femmes de chasseurs, considérablement entamées par le temps que passent leurs conjoints dans les palombières. Là aussi la menace d'une fuite vers un matriarcat moins cynégétique, grâce à l’émancipation de la femme, a fait évoluer les choses. Pour revenir à notre boucle en terre basque, on pourra ici s’imprégner de cette culture de chasse. En effet, sur les hauteurs de Sare, nous trouverons les installations d'une technique particulière pour attraper les palombes, c'est la chasse au filet. On remarquera au bord de la piste une grande tour de pierre servant aux chasseurs, à appeler le gibier.


 

Plus bas sur les cols des mâts métalliques entre lesquels étaient tendus les filets. Cette technique, remonte sans doute à la nuit des temps, la tradition orale, dit que le roi Henri IV lui même,, est venu lui même l’expérimenter, mais ça c'est une légende, vrai ou faux à chacun libre d'y croire. En revanche,entre autres célébrités, Napoléon III et Édouard VII d’Angleterre goûtèrent à cette fièvre bleue, ça c'est une certitude. Comme sur les autres cols du Pays Basque, ce mode de capture ancestral consistant à rabattre vers des filets, les "Pantières", sans les blesser, des oiseaux volant à plus de 100 km/h, plongerait ses racines dans la légende de Roncevaux. Les moines auraient remarqué que pour échapper à l'attaque de l'épervier, les vols de palombes procédaient à une descente en piqué et continuaient leur route en rase-motte pendant un bref instant. L'épervier, moins rapide que la palombe, procède à une attaque par "en-dessous". Présentant son ventre blanc, il s'agrippe à la palombe et se laisse tirer jusqu'à épuisement de cette dernière. Les moines fabriquèrent des palettes de bois, peintes en blanc qui ressemblaient ainsi au ventre blanc de l'épervier. Projetées par les lanceurs en direction des palombes, elles les obligent à plonger vers les cols où les attendent les rabatteurs qui, à leur tour, détournent les vols vers des filets tendus. Les filetiers dégagent alors rapidement les oiseaux capturés afin de repositionner le filet.


Une autre tradition orale, dit que les moines se seraient inspirés en voyant un jeune berger lancer des pierres blanches en direction des volatiles, ce qui aurait produit le même effet que la menace de l'épervier. Il reste encore, par tradition, des chasseurs aux filets, mais la généralisation des armes à feu, a fait évoluer les techniques. Bien plus souvent la chasse, se fait au fusil, dans des emplacements sur des cols loués hors de prix par les autochtones aux bordelais et autres citadins (pour ma part,rien à redire, chacun son "kif"). Mais hélas, au grand déplaisir des loueurs-chasseurs, "l'oiseau bleu" est capricieux,et en fonction des aléas météorologiques, son passage n'est pas constant, jusqu'à contourner la ligne de crête par l'Océan, j'ai moi même vu Biarritz "bleue palombe". Il ne reste plus alors aux chasseurs qu'à savourer une journée entre amis, il y avait pour cela, sous le col de Lizarieta, un restaurant "Las Palomeras", nom évocateur, hélas disparu. J'y avais fait des arrêts lors du parcours de précédentes boucles en VTT, l'ambiance ainsi que les "costillas" y étaient particulièrement délicieuses. 

Pour notre boucle,nous sommes partis du camping à la ferme "Goyenetche", endroit que je ne peux que recommander, ambiance rurale, et prix modique. Nous avons suivi la D306 en direction du col de Lizarieta, pour la quitter au point coté 259, et suivre une piste qui nous monte en traversant un premier complexe de palombières au col de Narbarlatz. Toujours en suivant la piste principale, nous traverserons le célèbre lieu des "Palombières d'Etxalar", pour rejoindre le col de Lizarrieta. On traverse l'asphalte, et on remonte (passages raides) en suivant plus ou moins la ligne de crête, jusqu’à un collet après un replat herbeux. Là nous aurions du trouver un sentier descendant versant français pour suivre l’itinéraire prévu,  nous avons suivi au lieu de ça une piste herbeuse bien marquée filant vers le versant espagnol. Nous avons rejoint la piste réunissant le col de Lizarrieta au col de Lizuniaga, que nous avons suivi à gauche. Le col précité rejoint, nous avons pris une piste démarrant à coté de la Venta (fermée), nous l'avons gravi (raide par endroit) pour rejoindre la Venta Beltza (en ruine), bel endroit herbeux pour pique-niquer, BF n°32. A droite, nous avons pris un joli sentier redescendant versant français, joueur et agréable, nous avons suivi ensuite une belle piste à droite nous ramenant à la RD406. L'itinéraire original, passe plus haut. Remarquez dans la forêt en descendant, un gros chêne ayant enchâssé en poussant une dalle de roche énorme. Par la route,nous avons rejoint l’itinéraire original à un carrefour avec un petit abri bus, bienvenu ce jour là pour cause d'orage. De là deux solutions, soit rejoindre directement le point de départ, en passant par le camping "La petite Rhune", et par des petites routes rejoindre la D306 qui nous ramène au camping. Soit comme je l'ai fait moi en rejoignant le bourg de Sare par la RD406, et en traversant ce joli village, suivre ensuite l'itinéraire classique pour rejoindre le point de départ, on passera ainsi sur une très belle section pavée où chemine le GR10, interdite à la circulation des automobiles, et plus loin une courte grimpette sur des escaliers en pierre aux marches douces, au milieu de ceux-ci, une sente sur la gauche rend la montée cyclable. On retrouve après les petites routes qui nous conduisent au camping .     


Fait le:12/08/2021

Dénivelé: 1030 mètres 

Distance:34 kilomètres

Niveau bat restante: 15%

Trace: https://fr.wikiloc.com/itineraires-vtt/lehenbiscaye-80777267 et aussi: https://www.utagawavtt.com/randonnee-vtt-gps/Ibantelli-34174


 



Un vélo en Espagne, l'autre en France, les deux au Pays Basque

Halte casse croute





La tour de chasse à la palombe




Le départ au matin
On a même dépanné un arménien qui avait cassé sa chaine
L'équipe féminine



Casse croute



Le "chêne à la dalle"

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