lundi 15 novembre 2021

Sur les hauteurs d'Alquezar boucle n°10

 J'avais 20 ans, la première fois que je suis venu à cet endroit. C'était pour descendre le Rio Vero. Un moment que je n'oublierai jamais, un des grands chocs de ma vie au détour du virage quand le site nous saute aux yeux, sur la petite route(à l'époque) conduisant au village. En arrivant sur la petite place, les maisons aux murs ocres, dominées par la forteresse multicentenaire. Un "Alhambra" en miniature, dressé sur les flancs de la Sierra de Guara, un des instants qui a sans doute orienté toute ma vie en renforçant un peu plus mon amour pour ces terres d'Aragon. A cette époque, la "mode" du canyoning n'était pas encore née, et cette activité, était réservée aux privilégiés, amateurs de montagne et de nature vivant sur le versant Nord de la chaine, dont nous faisions partie. Aussi en ces temps Alquézar avait encore cette authenticité qui renforçait son charme, juste une petite épicerie, un seul bar, le caniveau au milieu de la rue, les chiens et les chats allongés sur les pierres chaudes des ruelles, les femmes palabrant assises sur un chaise au pas de la porte, etc, etc... La fois suivante, nous avions négocié avec le propriétaire de la petite épicerie (il avait seulement suffit que nous lui achetions des provisions dans sa boutique, et acceptions d'aller boire un verre chez lui), pour qu'il nous autorise à planter nos tentes sur son aire à battre le blé au dessus du village. De ce fait nous avions le château en premier plan en écartant la toile de la tente. 

Alquezar by night

 

Maintenant le village a changé, et certes si l'activité en grande période estivale me rebute un peu pour y aller, je ne me permettrais pas de critiquer. L'essor du tourisme "vert",et ce n'est pas non plus la côte méditerranéenne, a permis à la région de se développer et surtout de donner du travail aux gens, évitant un exode de masse, et même d'en faire revenir. Pour nous frontaliers,il nous suffit d'éviter juillet et aout. Les calcaires et le thym de la Sierra, avant de voir déambuler les "aventuriers" du XXe siècle que nous pensons être, casqués et revêtus de combinaisons néoprènes ou montés sur des VTT, ont vu passer, il y a bien longtemps nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, comme en attestent quelques "pierres dressées", et les peintures pariétales ornant nombreuses cavités alentour. Plus tard la région fut "romanisée", surtout plus bas dans la plaine du Somontano, de nombreux vestiges existent encore sous la forme de restes de ponts, de voies de communication, de villas, et autres ouvrages hydrauliques. C'est parait il eux aussi qui ont introduit la culture de la vigne donnant l'excellent vin Somontano. Ensuite vient l'occupation Arabe. Ils divisèrent la région en "Marches"  afin de faire face à la résistance chrétienne du Nord. Avec eux naquit le château dominant le village au nom si évocateur. Plus tard vers 1100, la ville tomba aux mains des troupes chrétiennes lors de la "Reconquista". Longtemps ce nid d'aigle dut sans doute être un point stratégique dominant les voies de communications de l'époque,entre autre exemple le pont roman de Villacantal enjambant le Vero et permettant de relier le village à Asque Dans un passé moins lointain on trouvera des traces d'activités agricoles et pastorales, terrasses de cultures, "Pozos de Nieve", abris pastoraux, et sur les flancs de ces montagnes des voies de transhumances et de communications partant droit vers le Nord en des temps ou voyager ne rimait pas avec rapidité, témoins d'un passé riche avant la période de l’exode rurale voulu par Madrid à la fin de la guerre civile et sous le régime franquiste. 

Alquezar de jour

Une ruelle du village

 

Depuis le bas de Radiquero,on traverse le village(km 0.5) pour rejoindre au mieux,la piste(km 1) montant à San Pellegrin. Du hameau(km 3.6) on poursuit la piste en direction de la Maison de Sevill jusqu'à un embranchement(km 6) dans une forêt de résineux. On laisse partir la piste précitée à droite pour suivre la direction "Ermita de Vinã" plein Nord. Au fond du vallon, la piste vire plein Sud(km 7.3), on la suit toujours, jusqu'à une épaule sur la crête(km 8.7) où la vue sur la plaine se découvre, magnifique perspective. Ici commence la descente sur une piste rapide, on arrive à un embranchement de monotrace(km 10), un à droite, l'autre à gauche, un bel arbousier comme point de repère. On suivra celui de gauche. Attention "festival"!!! Un magnifique sentier en balcon, très roulant, ici aussi vue imprenable sur la plaine. Un petit passage délicat au passage d'un barranco, et petite poussette pour se rétablir sur un coupe-feu(km 11.5). On le suit sur quelques mètres vers le Sud, pour très vite reprendre à gauche un monotrace. On arrive à une draille(km 12.1), "le Canada Réal de San Roman", on la suit vers le Sud, jusqu'au Nord du point coté 705(km 13.5). Là on suivra une piste à gauche, elle traverse un très beau sous bois d'oliviers, avec un abri pastoral en pierre. On suit la piste, on peut faire un petit crochet à droite pour visiter le petit ermitage de San Fabian(km 15). Revenus sur la piste, elle nous ramènera très vite à Radiquero.

 

Fait le: 14/11/2021

Dénivelé: 450 mètres

Distance:16 kilomètres

Niveau bat restante: 60% 

Trace: https://www.vtopo.fr/pages/itineraire/sur-les-hauteurs-d-alquezar


 

San Pellegrin

En haut de la première bosse

Richard




Thierry

Franck

L'intersection à la montée


Jean Luc

Guillaume

Le haut du bel arbousier

Réparation

La signalisation en vigueur ce jour là

L'arbousier en entier

L'ermitage


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